Deux mois au Guatemala

En 2018, j’ai passé mon été au Guatemala dans le cadre d’un stage avec l’ONG Buena Semilla. Ce fût une incroyable expérience professionnelle qui m’a aussi permis de découvrir ce coin de pays.

Puisque j’habitais dans l’ouest du Guatemala, je suis restée dans cette zone tout le long de mon séjour. Le paysage est caractérisé par les montagnes, qui sont gigantesques, et par la végétation luxuriante. Lors d’un prochain voyage, j’aimerais beaucoup découvrir l’est du pays, où se trouve la pyramide maya de Tikal.

J’ai eu la chance de rencontrer Sadie García, une collègue de travail qui est rapidement devenue mon amie. Si j’ai pu comprendre certaines nuances de la culture maya et explorer des endroits complètement inusités, c’est bien grâce à elle. Sadie, merci tellement pour ton accueil chaleureux et ta patience avec mes centaines de questions.

Pour faciliter la lecture, je vais diviser cet article par place. Le premier sera Xela (Quetzaltenango), le deuxième Cuilco, le troisième Antigua et le quatrième le Lac Atitlán. Dans chaque section, je mettrai des recommandations pour le transport, l’hébergement, la bonne bouffe et les activités.

Oublie pas qu’il y a bien plus que juste mon expérience! Deux mois, ce sera jamais assez pour découvrir un pays.

Un peu d’histoire pour se situer

Le Guatemala est un endroit riche de ses cultures et de ses traditions. Malgré les abus de la conquête espagnole, una majorité a réussi à préserver leurs langues, leurs connaissances et leurs coutumes.

Historiquement, ce sont les peuples autochtones (maya, xinka, garífuna…) qui habitaient la région qui constitue aujourd’hui le Guatemala. Comme c’est le cas dans toute l’Amérique Latine, les conquistadores sont venus au XVIe siècle pour foutre le bordel. Profitant des rivalités locales, utilisant leurs armes à feu et répandant leurs maladies, ils décimèrent une grande partie de la population et interdirent aux mayas de pratiquer leur culture.

Par exemple, après avoir brûlé leurs codex (livres d’importance historique), les espagnols leur interdirent d’écrire… Mais Sadie m’a raconté que les huipiles (les chemises traditionnelles portées par les femmes mayas) devinrent une façon de préserver l’histoire locale. Les femmes tissaient leur histoire sous forme de dessins, ce qui leur permettait de la conserver sans que les espagnols ne s’en rendent compte. Même aujourd’hui, en regardant de près, tu verras que la plupart des huipiles racontent une histoire à travers leurs images.

L’ère coloniale dura jusqu’en 1821, date à laquelle le pays proclama son indépendance. Malheureusement, l’élite s’entêtait à déposséder les mayas de leurs terres et à les discriminer. Cette situation créa des mouvements sociaux qui aboutirent à une réforme agraire en 1952. Cela ne plut pas à plusieurs, dont à la United Fruits Company, qui était propriétaire de la moitié des terres guatémaltèques (et, disons-le, responsable de nombreuses misères en Amérique latine). Celle-ci vit ses intérêts économiques menacés et couru demander l’aide des États-Unis. La CIA intervint donc et propicia le coup d’État de 1954. Un régime militaire qui mit fin aux réformes fût ensuite instauré.

Cet événement déclencha une longue guerre civile qui dura 36 ans et qui emporta plus de 200 000 personnes (la majorité étant des mayas). N’oublions pas que les Nations Unies ont d’ailleurs qualifié ce massacre systématique des peuples autochtones comme un génocide.

Aujourd’hui, le Guatemala guérit de ses blessures et la population récupère petit à petit ce qui lui fût enlevé. Par exemple, en parlant aux gens qui vivent autour du lac Atitlán, on m’a raconté qu’il y a maintenant un enseignement bilingue dans les écoles. C’est bien que les temps changent. Ces initiatives doivent être soutenues et valorisées.

Avant de visiter un endroit, c’est toujours bon d’en apprendre un peu plus sur le contexte historique. C’est donc pourquoi j’ai pensé que ce petit résumé pourrait t’être utile. On s’entend qu’il manque énormément de détails, mais il y a plein de sources d’informations sur Internet et dans les bibliothèques que tu peux consulter si le sujet t’intéresse,

Continuons maintenant avec les détails pratiques pour ton séjour au Guatemala!

Trucs et conseils

Avant de te rendre au Guatemala, c’est bon de savoir ce qui suit. Pour toutes mes listes de prix, garde quand même en tête que j’y suis allée en 2018 (ça fait deux ans). Ça se peut donc que les prix aient augmenté ou que certaines choses n’existent plus.

Tout d’abord, vérifie que ton téléphone soit déverrouillé et puisse avoir une chip locale. C’était pas mon cas pis je me suis retrouvée dans un marché à la recherche d’un téléphone. J’ai acheté le moins cher pour 310 quetzals (environ 60 CAD$) et j’ai choisi la compagnie Tigo. Ils ont un meilleur signal que la compagnie Claro.

Si tu veux retirer de l’argent, je recommande les ATM de la banque 5B (leur logo est jaune et bleu). Faut dire que je suis tombée en bas de ma chaise quand j’ai vu les frais de transaction au Guatemala! Pour retirer de l’argent, prépare-toi à être facturé.e au moins 8 CAD$. C’est le tarif le plus cher que j’aie jamais vu. Je te recommande donc de sortir un gros montant à la fois et d’aller direct chez toi après pour le ranger. De jour et discrètement, évidemment.

Si t’as besoin de laver ton linge, il y a plusieurs lavanderías. Pour te donner une idée, quand j’habitais à Xela, ça me coûtait 20 quetzales (environ 4 CAD$) pour un sac lavé, séché et plié.

Comment te déplacer au Guatemala?

Si tu vas voyager en transports en commun, n’apporte PAS de valise ou de carry-on. Apporte un sac à dos (comme tous les locaux). C’est beaucoup plus pratique et facile à ranger.

En général, les gens se déplacent d’un village à l’autre dans les fameux chicken bus. Ce sont des autobus scolaires peints de toutes les couleurs. On s’entend qu’on voyage pas là-dedans pour le confort – on voyage pour le prix, haha. C’est fort possible qu’il y ait trois personnes par banc et que tu soies un peu serré.e. Perso, ça me dérange pas.

Côté sécurité, j’ai jamais eu de problèmes avec les autobus. Pas de vol ou d’agressions. Cependant, il faut dire que l’ouest du pays est beaucoup plus sécuritaire que l’est qui est assez rock’n’roll. Une de mes amies a voyagé en chicken bus à Tikal (dans l’est) la nuit et elle a reçu un coup de feu dans la fenêtre derrière la sienne. Morale de l’histoire? C’est mieux le jour.

Xela (Quetzaltenango), havre de culture

Comment arriver à Xela?

La ville de Quetzaltenango est aussi connue sous le nom de «Xela» ou «Xelajú». Ce mot vient du maya k’iche et se prononce «shela». C’est la deuxième plus grande ville du Guatemala et ça vaut le détour. C’est reconnu pour être un centre culturel. Aussi, pour ceux et celles qui ne supportent pas la chaleur, il faut savoir que c’est l’un des endroits les plus froids du pays!

L’aéroport de Ciudad de Guatemala est assez petit, donc impossible de te perdre. À la sortie, tu verras plusieurs taxis et des navettes blanches. Demande-leur de t’emmener à la Terminal Alamo, qui est une compagnie de transport fiable. Le taxi ne devrait pas coûter plus de 50 quetzals (10 CAD$). Le quartier de la terminal n’est pas très sécuritaire, par contre, donc il vaut donc mieux rester dans la salle d’attente. Ciudad de Guatemala en général n’est pas très safe.

Le trajet de Ciudad de Guatemala à Xela dure environ quatre heures et coûte 65 quetzals (12 CAD$). Si t’as facilement le mal des transports, je te suggère le remède suivant pour te soulager: trois jours avant le voyage, dilue 1/4 de cuillère à thé de gingembre en poudre bio dans de l’eau. Prends ce mélange à jeun une demi-heure avant le déjeuner. Répète cette opération tous les jours pendant les trois jours précédant ton voyage, vu que ça prend trois jours au gingembre à agir. L’effet te durera aussi trois jours après que tu aies arrêté de le prendre. C’est très important que le gingembre soit bio et non irradié, sinon c’est pas aussi efficace. Personnellement, ce remède maison a toujours fait l’affaire!

Une fois à Xela, tu peux te déplacer dans la ville avec les microbus. Ils ont des itinéraires différents – il s’agit simplement de demander. Le coût du voyage est de 1,25 quetzal (0,20 CAD$).

Où dormir à Xela?

Si tu cherches sur Internet, il y a plusieurs AirBnbs et des auberges de jeunesse. J’ai séjourné deux mois dans une maison coloniale de plus de cent ans sur la 4ème rue du quartier du Calvario. C’est le quartier le plus ancien de Xela et il se trouve à 10 minutes à pied du parc central.

Où manger à Xela?

Pour ceux et celles qui suivent mon blog, vous savez déjà que manger est mon activité préférée, hahaha! Même si j’ai pas essayé l’entièreté de l’offre gastronomique, voici mes recommandations.

Restaurant de nourriture traditionnelle «Calle Real»

Au coin de la 4e rue et de la diagonale 12. Ils servent des plats faits maison à bon prix: j’y allais à toutes les semaines.

Ceviches et smoothies du «Mercado Municipal»

Tu dois descendre des escaliers et tu vas arriver dans un sous-sol. Mais je te jure que c’est là que j’ai mangé certains des meilleurs ceviches et smoothies de toute ma vie.

Kiosques de bouffe du «Parque Central»

Je te suggère d’essayer les «garnachas», les «buñuelos» au miel, les mangues aspergées de «chamoy», le pop-corn et la barbe à papa.

Kiosques de bouffe du «Parque Benito Juárez»

Pleins de femmes y vendent de la nourriture. Je te suggère d’y déjeuner du poulet frit, du riz, des tortillas et des haricots.

Pupusas «Los Cheros»

Au coin de la 4e rue avec la diagonale 9 (dans l’un des coins du «Parque El Calvario»). Ils vendent des pupusas (un plat salvadorien composé de tortillas épaisses et farcies) avec tout: fromage, «chicharrón», haricots, crevettes, viande, poulet… En plus, ils ajoutent une sauce aux tomate et du chou. C’est un délice!

Kiosque de pupusas du «Parque El Calvario»

Trois madames y préparent de délicieuses pupusas au fromage et au «chicharrón». Elles vendent aussi un savoureux café au lait. 100% recommandé!

Desserts «The Bake Shop»

Si tu veux essayer une fusion de desserts occidentaux avec des fruits locaux, je te suggère d’y faire un tour. Ne te laisse pas berner par le nom anglais – ce n’est pas un piège à touristes. Leur magasin est situé en face du centre commercial Utz’ulew sur la 18e Avenue. C’est un endroit assez discret, mais si t’es une bibitte à sucre, je te jure que ça vaut le détour. Ils ont des tartes aux pêches, des tartes aux mûres, des beignets à la mangue (les MEILLEURS de la planète), des beignets aux figues, des muffins aux bananes fourrés à la crème, des biscuits, des yogourts bio! Tout est bon!

Fromagerie bio «Xelac»

C’est un endroit recommandé par Sadie et ils vendent de délicieux fromages.

Restaurant «Baeza»

Si t’as besoin d’un bon Internet et que tu veux bien manger, tu peux aller là. On allait travailler là des fois. Leurs chilaquiles sont délicieux!

On s’entend qu’il y a plein d’autres places à découvrir, donc n’hésite pas à mettre tes recommandations dans les commentaires!

Quoi faire à Xela?

Danser!

Si tu veux améliorer tes pas de salsa, je te suggère d’aller avec Erica. Elle a une académie de danse appelée Salsa Rosa où tu peux suivre des cours. J’y allais de 18h à 19h et c’était toujours bin le fun! Erica danse comme personne et son sourire est contagieux. Salsa Rosa est situé sur la diagonale 12, entre les 6ème et 8ème rues.

Explorer

Perds-toi pendant un moment en marchant. Évidemment, sois toujours prudent.e et ne vas pas dans les rues sombres. Mais personnellement, je trouve qu’on apprend à connaître une ville en la parcourant à pied. Va dans les marchés, parle aux gens, demande-leur ce qu’ils te recommandent quoi faire. Il y a tant à explorer!

Les temazcales

Les «temazcales» sont les ancêtres du sauna. C’est une ancienne tradition maya qui a des utilisaions différentes.

Par exemple, ils peuvent être utilisés pour se détendre ou bien par les sages-femmes après l’accouchement. Sadie m’a expliqué que les sages-femmes emmènent la nouvelle maman au temazcal et que là, elles lui font des massages pour tout remettre à sa place. Le temazcal représente au sens symbolique l’utérus d’une mère, car il s’agit d’une pièce basse, sombre et embuée. Ça a une signification spirituelle très forte.

Près des tuyaux de vapeur, de nombreuses plantes aux propriétés différentes sont placées pour que leurs parfums inondent le lieu. Par exemple, l’eucalyptus et la «ruda» apaisent la tristesse. La «chilca» éloigne les mauvaises énergies. Les odeurs sont très agréables. Généralement, les sages-femmes sont en charge des temazcales. Il y a deux jours traditionnels pour y aller: le mercredi et le samedi.

J’ai eu la chance d’aller dans un temazcal à Xela grâce à Sadie. Elle m’a emmenée et m’a expliqué toute la signification de cette expérience. C’était un moment très spécial. Les conversations prennent place et c’est parfait pour la méditation.

Quoi faire aux alentours de Xela?

Le lagon de Chikabal

Chikabal est un volcan éteint à une heure de Xela. Au pied du volcan se trouve le «lac asséché». La légende raconte qu’une femme s’est baignée dans ses eaux et l’a profané. Les dieux, en colère, ont décidé de déplacer le lagon et de le mettre au sommet du volcan.

Pour se rendre au lagon sacré, il faut donc marcher 45 minutes. Honnêtement, on est allées en auto à Chikabal avec Sadie et des amies, donc je saurais pas te dire comment t’y rendre en transport public. Mais j’imagine que tous les chemins mènent à Rome?

Le lagon étant dans un cratère, il faut ensuite descendre 500 marches. Attention aux genoux (mais la vue en vaut la peine)! En raison du caractère sacré du lieu, il est interdit de se baigner dans l’eau ou de la boire. Beaucoup de gens apportent des fleurs en offrande et les placent sur la surface de l’eau immobile.

En marchant, mes amies m’ont expliqué la vision du monde maya. Par exemple, il y a 20 nahuales (esprits/énergies) différents dans le calendrier maya. Chaque personne en a neuf: trois de la tête (conception), trois du cœur (naissance) et trois des pieds (destin). Dans ces groupes de trois, il y a un positif et un négatif. Et l’esprit de l’eau, par exemple, est considéré à la fois masculin et féminin.

L’énergie d’aujourd’hui était le I’x, qui représente la Terre Mère et les lieux de cérémonie. C’était parfaitement indiqué, puisque le lagon de Chikabal est un lieu de cérémonie. On a donc décidé d’en faire une et de former un cercle avec des chandelles. Au milieu, on a placé les colorées: les rouges pour le soleil (pointant vers l’endroit où le soleil se lève), les bleues pour le ciel (debout, qui sont celles qui s’allument en premier), les jaunes pour la peau, les blancs pour les os et parfois les vertes pour la nature. Comme elles disent, c’est pas de la sorcellerie. Tout a son sens et trouve ses racines dans l’ancienne culture maya.

Autour du cercle de chandelles, on a ensuite mis les pétales de fleurs et le feu. Les filles ont ouvert la cérémonie en nous remerciant pour ce moment. L’idée est de réfléchir, de remercier, de demander et de se connecter avec la nature et avec les personnes qui nous accompagnent. Tout le monde partage ses envies, ses peurs, ses insécurités, ses défis… Personnellement, je me suis sentie très reconnaissante de l’incroyable accueil que les personnes guatémaltèques m’avaient offert.

On m’a ensuite dit de remarquer comment le feu nous écoutait pendant qu’on parlait. C’est quand même tout qu’un privilège d’avoir pu participer à quelque chose d’aussi intime. Quand tout le monde a fini de parler, on a partagé un repas autour du feu. Chacun avait apporté quelque chose de style pot luck.

Il faut aller tôt au lagon, parce que la brume arrive vers 9-10am et on ne voit plus rien. Quand le feu cérémoniel s’est éteint, le lagon s’est immédiatement assombri et il était temps de partir.

Eaux thermales Fuentes Georginas

Comme le Guatemala regorge de volcans, il y a des sources d’eau thermale à plein de places. Les Fuentes Georginas, par exemple, sont situées à une heure de Xela. On y est allées en auto, même j’imagine qu’il doit y avoir du transport public pour s’y rendre.

Les eaux sont très délicieuses (littéralement!). De nombreuses personnes boivent à la source car elle a des propriétés médicinales. Sadie m’a donné un verre pour la déguster et j’ai été très surprise. Ça a un peu un goût de limonade!

Les eaux thermales sont très belles. Il y a assez d’espace pour tout le monde et ce n’est pas très profond. Elles sont en plein dans les montagnes et c’est un environnement calme et familier. Après environ une heure là-bas, on a fait un autre pot luck et déjeuné tout le monde ensemble.

Quelque chose que j’adore du Guatemala, c’est la vision communautaire. Aux repas, chacun apporte quelque chose à partager. Habituellement, il y a toujours les délicieuses «tostadas» et des fruits.

San Juan Ostuncalco

San Juan est un village situé à une demi-heure de Xela. Il y a un marché où tout est DÉLICIEUX. Je me souviens des déjeuners de tortillas de maïs noir, très typiques ici, avec du chorizo, des haricots et du riz. L’idéal est de manger en utilisant les tortillas comme ustensiles. Savais-tu que les fourchettes et les cuillères n’ont été adoptées qu’avec l’arrivée des colonisateurs?

Cuilco, paradis montagneux

Comment arriver à Cuilco?

Cuilco est une communauté au nord-ouest du Guatemala, à une heure de la frontière avec le Mexique. Il fait très chaud avec des températures au-dessus de 30 degrés, mais c’est une chaleur sèche qui ne dérange pas. Cuilco est à cinq heures de Xela, donc c’est mieux de partir vers 7h du matin pour arriver à l’heure. Une fois, le pont est littéralement tombé et on a eu un retard de quelques heures. Comme le chemin est imprévisible, c’est mieux d’y aller tôt!

Le terminal d’autobus de Xela s’appelle «Terminal Minerva» parce que c’est proche d’un temple grec (pas trop sûre pourquoi y’a un temple grec à Xela…). C’est pas l’endroit le plus sécuritaire, alors il faut y aller avec prudence. Une fois sur place, demande qui va à Cuilco. Tu vas voir plein de «chicken bus» (les autobus d’écoles décorés de façon flamboyante) et chacun va à un endroit différent. Probablement que personne fera le trajet direct de Xela à Cuilco, faque demande où tu dois descendre pour changer d’autobus en chemin. Par exemple, nous on descendait à l’arrêt de bus «Las Vegas» et de là, on prenait un bus qui allait à Cuilco.

Le trajet complet devrait coûter environ 12-15 CAD$ en tout.

Où dormir à Cuilco?

À Cuilco, il y a deux hôtels: El Diamante et La Joya. Mais le wifi du Diamante est meilleur, alors c’est là qu’on va, hahaha.

Où manger à Cuilco?

Desserts «Helados Elita»

Tout d’abord, tu dois essayer les «Helados Elita» qui ont été mon hit de Cuilco. Ce sont des glaces maison avec plein de saveurs de fruits: mangue trempée dans du chocolat, jocote au jus de citron et pepita, ananas… Je connaissais pas le jocote, qui est un fruit très sucré rappelant les agrumes. Mes préférés ont sans aucun doute été la mangue enrobée de chocolat et le jocote. En 2018, les crèmes glacées valaient 3 quetzals (environ 0,50 CAD$).

Kiosques de bouffe du Parque Central

Pour manger, tu peux te promener dans le parc central de Cuilco. Il y a plusieurs kiosques là-bas et un en particulier qui vend de délicieuses tostadas aux légumes. Évidemment, il y a toutes sortes de nourriture à toute heure du jour. Une fois, on est allées à 6h45am pour déjeuner des tostadas de haricots avec du jus d’orange frais. Miam!

Quoi faire à Cuilco?

Explorer les friperies

Savais-tu que l’industrie de la mode est la deuxième plus polluante au monde? Si t’es un peu à contre-courant et que t’aimes les friperies (on est deux, yessss!), je te suggère de te promener dans Cuilco et de découvrir les différentes boutiques qui vendent des vêtements de seconde main. Comme on est proches de la frontière avec le Mexique, il y en a beaucoup. Certaines boutiques ont tous leurs vêtements à 1 quetzal (0,20 CAD$) et d’autres où tout est à 3 quetzales (0,50 CAD$). Une chance que j’étais allée avec une valise presque vide, hihi!

En général, j’ai trouvé que Cuilco était sécuritaire vu que tout le monde se connaît. On a souvent marché la nuit et jamais que je me suis sentie en danger. Mais comme toujours, faut être alerte.

Quoi faire aux alentours de Cuilco?

Tu te rappelles que je t’ai dit plus haut que j’étais allée au Guatemala pour faire un stage avec une ONG appelée Buena Semilla? Buena Semilla travaille le bien-être et la santé dans différentes communautés, y compris certaines qui sont très éloignées. C’est comme ça que j’ai découvert différents villages dans les gigantesques montagnes du pays.

El Rodeo

Une fois, on est allées dans un village appelé «El Rodeo». C’est à dix minutes de la frontière avec l’État de Chiapas du Mexique et y’a pas de réseau. Les infirmières ont un magnifique jardin de plantes médicinales dans leur centre de santé et elles m’ont expliqué l’utilisation de chaque plante. Le géranium, par exemple, est utilisé pour la diarrhée. La «sinvergüenza» est utilisé pour déclencher les accouchements quand le bébé n’est pas encore né à temps. C’est très intéressant et tout le monde dans la communauté a accès à ces plantes.

Si tu veux traverser la frontière avec le Mexique, c’est littéralement à dix minutes de marche. Y’a même un stand de tacos au bout du chemin! Aucun type de contrôle frontalier, juste un monument blanc avec le mot «Mexique» écrit dessus et une ligne blanche qui délimite les montagnes.

Buena Vista

Une autre fois, on est allées dans une communauté appelée «Buena Vista». Une partie du chemin pour s’y rendre depuis Cuilco est pavée, donc le voyage est plus rapide. Mais si tu passes derrière les montagnes dans les chemins de terre, tu peux monter encore plus haut et atteindre les nuages!

Il n’y a pas vraiment de transports publics pour te rendre dans ces communautés. Je te suggère d’engager quelqu’un qui a une Jeep pour t’y reconduire. Ce sont des routes très escarpées et avec des trous, donc mettons qu’un conducteur expérimenté: c’est le best.

Antigua, entre les volcans

Comment arriver à Antigua?

Antigua est une superbe petite ville coloniale. J’ai eu l’occasion d’y aller deux fins de semaines différentes. La première fois, c’était avec mon chum et, la deuxième fois, avec mon amie. Lors de ce deuxième voyage, on rencontré l’incroyable Jessie, originaire d’Antigua, qui nous a emmenées à l’aventure partout dans sa ville. Notre amitié avec elle perdure jusqu’à aujourd’hui. Merci pour tout, querida Jessie!

Depuis Xela, il y a différentes façons de se rendre à Antigua. Tu peux y aller en shuttle, en autobus ou en chicken bus. Personnellement, j’y suis toujours allée avec les autobus d’Alamo. Ma méthode est pas la plus facile, mais c’est la seule que je connais donc je te la partage quand même.

D’abord, prends un autobus de la compagnie Alamo. Leur terminal n’est pas au même endroit que le Terminal Minerva de Xela, donc ne te trompe pas de place! Prends le bus jusqu’à Ciudad de Guatemala. Le trajet dure environ quatre heures et coûte 65 quetzales (12 CAD$). Ensuite, une fois au terminal Alamo de la capitale, prends un taxi pour l’aéroport. Le voyage ne devrait pas coûter plus de 50 quetzals (10 $ CAD) et devrait durer une vingtaine de minutes. Finalement, depuis l’aéroport, prends les navettes blanches qui emmènent les nouveaux arrivants à Antigua. Ils sont fiables et se trouvent à la sortie (l’aéroport est petit, impossible de les manquer). De là, ce sera une heure de route jusqu’à Antigua.

Bon, cette façon là de faire n’est ni la moins chère ni la plus simple, mais c’est la seule que je connaisse. Je sais que c’est possible de faire le voyage Xela-Antigua en chicken bus, mais je pourrais pas te dire comment exactement. Je suppose que tu pourrais aller à la Terminal Minerva et demander.

Maintenant, depuis l’aéroport, c’est beaucoup plus facile de se rendre à Antigua comme tu l’auras constaté. Prends simplement les navettes blanches à la sortie et elles t’emmèneront à la porte de ton hôtel à Antigua en une heure.

Où dormir à Antigua?

Antigua est un endroit très touristique, donc il y a pas mal d’options d’hébergement. Tu peux voir sur AirBnb ou chercher des auberges de jeunesse.

Où manger à Antigua?

Antigua est un endroit plus touristique que Xela ou Cuilco, donc la cuisine est différente. Ici, tu peux trouver des restaurants véganes et des choses comme ça, mais perso c’est pas ce que j’aime. Voici ce que j’aime:

Le marché

Si tu vas au marché, suis la règle d’or: assis-toi là où les locaux mangent (pas les touristes, hehehe). Sache que les déjeuners guatémaltèques sont tout simplement les meilleurs.

Restaurant «Madre Tierra»

J’y ai déjeuné avec mon amie Marce et on a adoré. Cet endroit est magnifique et il donne sur un jardin ouvert. C’est une ambiance tranquille et agréable.

«Finca Colombia»

On est allées déjeuner avec Jessie un dimanche à la «Finca Colombia». C’est en périphérie d’Antigua et la vue sur les trois volcans qui entourent la ville est incroyable: le volcan de Agua, de Fuego et l’Acatenango.

«Vudú Bar»

Je recommande rarement des bars, mais je ferai une exception pour celui-ci puisqu’on y a rencontré notre chère Jessie, hahaha. L’endroit a un concept le fun de boissons remplies de bonbons, des biscuits, d’oreos, etc.

Quoi faire à Antigua?

Voici une coupe de recommandations pour t’inspirer!

Arc de Santa Catalina

C’est l’un des sites les plus connus du Guatemala. Je te suggère d’y aller quand le soleil se couche. Les couleurs dans le ciel sont époustouflantes.

Ruines de Santa Clara

J’ai été très impressionnée par les ruines de Santa Clara. Ce sont les vestiges d’un temple et d’un couvent détruits par un tremblement de terre en 1773.

Ruines de San Francisco

Les ruines de San Francisco sont mes préférées, parce qu’elles abritent le musée du Frère Pedro. C’est un musée très spécial. J’en dirai pas plus, mais si t’es une personne curieuse, TU DOIS Y ALLER! C’est plein de surprises. Ma partie préférée est un ex-voto (offrande pour dire merci à Dieu pour un miracle) qui dit «Merci Frère Pedro de m’avoir donné une nouvelle maison et un nouveau bureau».

Voir les volcans

Antigua est entourée de volcans qui peuvent être admirés quand y’a pas un million de nuages. Il a le volcan de Agua, le volcan de Fuego et l’Acatenango. Malheureusement, le volcan de Fuego est connu pour l’éruption de 2018 qui a tué de nombreuses personnes. Quand j’y suis allé, ça fumait encore de deux endroits différents. Le volcan de Agua, pour sa part, est inactif et ses pentes sont cultivées. J’ai ouï-dire qu’on peut grimper l’Acatenango, mais je l’ai pas fait.

Montagne San Cristobal del Alto

San Cristobal del Alto est l’une des montagnes qui entourent la ville. Jessie nous a emmenées un samedi pour y souper. Tu dois d’abord te rendre à l’arrêt au pied de la montagne et, de là, tu prends un camion. En haut, il y a une petite ville et la vue sur Antigua est tout simplement magnifiques. On a mangé des pizzas dans un resto de la montagne et on est restées jusqu’à la tombée de la nuit. Le coucher de soleil est incroyable et en bonne compagnie c’est encore mieux!

Le Lac Atitlán, qui semble être océan

Comment arriver au Lac Atitlán?

Atitlán est une zone habitée par différentes communautés mayas. En parlant aux gens dans les marchés et dans les bateaux, on m’a expliqué que les écoles ont maintenant un enseignement bilingue en espagnol et dans leur langue maternelle. C’est une très bonne chose, parce que ça fait depuis la Conquête que leur culture est dénigrée. C’est bien que les temps changent. La langue la plus parlée dans la région est le tz’utujil.

Si tu voyages depuis Xela, tu dois te rendre à la Terminal Minerva et prendre un chicken bus. Le trajet coûte 30 quetzales (5 CAD$) pour te rendre à San Pedro La Laguna (l’une des villes autour du lac). Le trajet dure 3 heures avec trafic ou 2 heures sans trafic (y’a pas de trafic quand tu pars à 4h du matin, par exemple).

Le Lac Atitlán est un lac GIGANTESQUE qui ressemble à un océan. En fait, quand je l’ai vu depuis les montagnes, j’étais toute mélangée parce que je pensais que c’était la côte. J’ai aussi pensé que j’allais mourir en descendant la montagne. J’avais jamais vu un chemin aussi raide! J’ai fermé les yeux, prié un Notre Père qui est aux cieux et je me suis accrochée très fort à mon banc. Mais faut dire que j’étais la seule stressée, hahaha, tout le monde était calme.

Si tu voyages depuis Antigua, tu peux louer une navette qui arrive à Panajachel (une autre ville autour du lac).

Où dormir au Lac Atitlán?

Atitlán, c’est un peu comme Antigua: c’est très touristique. Mais avec une ambiance hippie. Pis des millions d’auberges de jeunesse.

Les deux fois que j’y suis allée, je suis restée à San Pedro, un village très touristique. Avec full de monde des USA pis d’Europe, des produits véganes à n’en plus finir pis des prix abusifs. J’ai aussi visité le village de San Marcos, mais j’ai pas trippé non plus. Faut croire que l’ambiance hippie végane de cours de yoga pour les backpackers, c’est pas ma tasse de thé. Y’a des gens qui aiment ça, mais pas moi.

En 2019, mes parents ont visité le Lac Atitlán et m’ont recommandé de rester dans le village de San Juan La Laguna. Ils disent que c’est plus beau et authentique. J’y irai la prochaine fois certain.

Quoi faire au Lac Atitlán?

Les choses à faire changent beaucoup d’un village à l’autre. J’ai visité trois des onze qui entourent le lac: San Pedro, San Marcos et Panajachel.

Baignade dans le lac ou les piscines

Depuis les villages, tu peux te baigner dans le lac ou prendre un tuk-tuk jusqu’aux piscines extérieures. On est allées à une avec une vue superbe sur le lac. L’entrée coûtait 5 quetzals (1 CAD$) et y’avait pas beaucoup de monde.

Kayak dans l’eau

Un de mes meilleurs moments sur le lac avec Marce! On a loué notre kayak à l’hôtel Jardin de los Lagos. En 2018, ça coûtait 50 quetzals (10 CAD$) pour deux personnes pendant une heure. On s’est full amusées pis on a exploré en masse. Faut ramer fort entre les bateaux et les vagues, hahaha!

Visiter les villages

Il y en a onze que tu peux visiter, donc impossible de t’ennuyer. Pour aller d’un village à l’autre, les gens se déplacent principalement en bateaux. Il y a ceux privés et ceux publics. Les privés coûtent 50 quetzals (10 CAD$) et les publics, 25 quetzals (5 CAD$).

Mes conclusions après deux mois

Le Guatemala a été un moment de ma vie dont je me rappelle toujours avec un grand sourire. Les guatémaltèques sont parmi les personnes les plus gentilles que j’aie jamais rencontrées, avec un grand cœur et désireuses de partager.

Si tu cherches à te perdre dans la nature pendant un certain temps, je pense que c’est le bon endroit pour toi. Le pays est rempli de montagnes. Je ne me souviens pas d’avoir vu un seul endroit plat et le brouillard est spectaculaire à l’aube. Ce sont de bons moments pour s’asseoir et réfléchir.

N’hésite pas pas non plus à parler aux gens. Apprends d’eux. Comme je te l’ai déjà dit, les guatémaltèques sont incroyablement aimables. Le pays a des cultures anciennes et des traditions riches. Je crois que peu d’endroits peuvent offrent cette diversité de connaissances ancestrales. Écoute les histoires, les légendes, les croyances… C’est tellement intéressant!

Et n’oublie pas d’essayer la nourriture! Surtout les déjeuners et les tortillas noires. Comme t’as pu le voir dans cet article, il y a beaucoup de choses à essayer. Si tu découvres de nouveaux endroits, n’hésite pas à les partager dans les commentaires.

En conclusion, je voudrais encore remercier toutes les personnes qui ont croisé mon chemin et qui ont fait de mon séjour dans le pays un moment vraiment spécial. Vous savez pas à quel point je vous apprécie!

Câlins!