Comment j’ai fait mon jardin magique

Comment j’ai fait mon jardin magique

Mon jardin est ma plus grand fierté cette année. Il est beau, il est vert, il est gros. Bref, je pourrais rien demander de mieux! Aujourd’hui, je t’explique comment je l’ai fait avec l’aide de ma famille.

Mon jardin est magique parce qu’il a une petite touche féérique. Ayant été pensé comme un tunnel, on peut y circuler et cueillir les légumes qui poussent dans les airs. Mettons que la Magda de 5 ans aurait trippé à l’idée de ramasser des citrouilles au-dessus de sa tête.

Ce jardin-là est le deuxième jardin que je fais dans ma vie. Le premier, je l’ai fait à 10 ans et ce fût un échec lamentable (mettons que je m’en suis pas full occupé et que j’ai préféré jouer dans le parc). Mais les choses ont changé cette année (j’ai pris de la maturité, hehehe). Aussi, il faut dire que mes deux parents, qui ont étudié en agriculture, m’ont vraiment aidée. Pas mal tout ce que je sais, je l’ai appris d’eux (merci!).

Si tu veux t’en faire un, il faut s’y prendre un peu à l’avance (mettons qu’à la fin avril il faut déjà commencer à y penser). Et sache qu’un jardin, c’est comme un bébé: il faut s’en occuper.

Bon, là un petit disclaimer avant de commencer. Je suis pas experte en agriculture et je carbure pas mal aux essais et erreurs. Donc si jamais tu as des suggestions de comment améliorer mon affaire en cours de route, n’hésite pas à m’en faire part dans les commentaires!

Sans plus attendre, voici donc les détails de mon aventure…

Mon jardin magique a été pensé comme un tunnel pour que les fruits et légumes poussent dans les airs


Préparer le sol


Pour faire un jardin, il faut d’abord choisir un endroit propice à ce que tu vas planter. Dans mon cas, j’ai choisi un espace qu’on avait proche de l’étang. Pourquoi? Parce que je comptais planter plusieurs plants de la famille des cucurbitacés (courges, concombres, citrouilles…).

Les cucurbitacés ont d’énormes besoins en eau pour mener leur croissance à terme. L’idée était donc que les plants fassent leurs racines assez profondément pour s’abreuver directement dans les réserves d’eau de l’étang. Comme ça, on aurait pas besoin d’arroser (#pourquoifaireçacompliqué). Pis veux-tu en savoir une bonne? Ça a marché!

Comme l’espace était envahi par les mauvaises herbes, on a été chercher du foin dans le champ derrière chez nous. Bon, je comprends que c’est peut-être pas accessible à tous, mais l’idée ici est de recouvrir l’herbe pour l’étouffer. On a donc mis une bonne couche de foin et ma mère a aussi mis sous le foin du carton sur les mauvaises herbes les plus vigoureuses (question de bien leur couper la lumière pis qu’elles puissent plus faire de photosynthèse). Il faut savoir que l’idéal, c’est d’utiliser du vieux foin comme les graines ont déjà germé.

Idéalement, tu ferais ça quelque part en début mai pour donner le temps au foin de faire sa job. Mais ce qui serait encore plus idéal, ça serait de le faire l’année d’avant pour que le foin puisse commencer à se décomposer. Mais bon. Moi j’étais un peu dernière minute.

Le but de mettre du foin est aussi de tracer la forme de ton jardin. Comme on voulait un feeling magique, on s’est dit qu’on ferait un tunnel. Donc deux demi-lunes de chaque côté pour soutenir la structure. Ma mère voulait des spirales pis des motifs paisley (aussi connu comme le #motifdegranole), mais c’était trop de travail faque on a dit non. Peut-être l’année prochaine, maman, hihi! 😉

Ici on voit bien la forme du jardin et tout le foin qu’on a mis

Comme on voulait pas trop désherber non plus, on s’est dit qu’on ferait un mur de pierre pour surélever le jardin. En général, faire ça assèche la terre, mais comme on s’était placées à côté de l’étang bin c’était pas vraiment grave. Encore une fois, on est allées chercher de la pierre des champs derrière la maison. C’est encore peut-être pas full accessible à tout le monde, mais bon. Il faut bin qu’il y ait des avantages à vivre en campagne!

Une fois le mur de pierre terminé, on a été re-chercher du foin pis on a rempli le dedans du mur. Il faut pas hésiter à en mettre en masse, parce que de toute façon ça se tape avec la pluie! C’est pour ça que l’idéal est de tout faire ça en mai. Ça laisse le temps à la nature de placer les choses.

Quelques semaines plus tard, à la fin mai, on a fait un mélange de terre noire et de compost. On a mis moitié-moitié dans une barouette pis on a bien mélangé. Pour te donner une idée, je pense qu’on avait environ vingt sacs de terre noire de la coop du village et l’équivalent en compost. On aurait pu en mettre plus, mais bon. On a tout versé ça sur le foin tapé et tiguidou!

C’est sur que le préparation du sol dépend beaucoup de ce que tu veux planter. Par exemple, si tu veux planter des légumes-racines (navet, carotte, radis… ce n’était pas mon cas), il faut une terre légère. Un sol argileux ne fonctionnerait pas. Tu pourrais donc utiliser une terre sablonneuse ou bien un mélange de terre noir avec un peu de compost.

Finalement, comme l’idée initiale était, rappelons-le, de faire un tunnel, bin c’était la dernière étape! On a été chercher des branches de cèdre mortes dans le bois pis on les a fixées dans le jardin de façon à former une structure. On a attaché ça avec de la corde et voilà! Juste savoir que tu auras probablement besoin d’une petite échelle. Sans plantes, ça a l’air de rien, mais attends que ça pousse!

Ps. Heureusement que j’ai cinq petites soeurs et qu’elles ont toutes participé à la corvée familiale (lire: mon jardin). Merci les filles (même si vous étiez obligées de le faire, hehe)!

Voici comment on a assemblé le mur de pierre et la structure de cèdre pour le tunnel (avec bin de la patience)
C’est le début!!! On voit les courges qui commencent à s’enrouler autour des branches de cèdre. Il faut les guider un peu pour qu’elles s’enroulent bien, sinon elles partent n’importe où.


Quelles plantes choisir?


Dans la vie, j’aime bin ça essayer des affaires. Faque hors de question de me faire un jardin plate avec concombre/tomate/laitue seulement. Non! Il faut voir grand (peut-être trop grand)! Voici donc ce que j’ai choisi d’intégrer et pourquoi. Mais avant ça, un p’tit conseil…

Quelque chose à tenir en compte quand on veut planter, c’est le risque de gel. Chez nous, dans les Bois-Francs, le dernier gel est généralement autour du début juin. Il ne faut pas semer dehors avant ça, sinon les plantes vont MOURIR!!!

Il est donc important de bien regarder le calendrier et d’essayer de guesser quand il va geler. En général, il gèle souvent lors des pleines lunes. Faque si ta pleine lune est en début juin, les chances sont qu’il va geler. Si ta pleine lune est plus vers la fin juin, t’es probablement safe. Ça dépend aussi de la latitude à laquelle tu te trouves. Si t’es en Gaspésie, il va geler plus tard que si t’es à Montréal.

J’explique un peu plus loin comment semer un plant


Le classique des trois soeurs


J’ai d’abord intégré le classique des «trois soeurs» dans mon jardin. C’est une technique d’agriculture autochtone qui est présente de l’Amérique centrale jusqu’en Amérique du Nord. En espagnol, on l’appelle «las tres hermanas». Au Québec, par exemple, les Iroquois du Saint-Laurent cultivaient de cette façon.

L’idée va comme suit: on plante ensembles du maïs, des courges et des haricots grimpants. Si t’as écouté dans tes cours d’histoire au secondaire, tu te souviendras peut-être que ces aliments étaient la base de l’alimentation de plusieurs peuples autochtones. Et ça n’a pas été choisi au hasard, parce que la combinaison maïs-haricot permet un apport complet en acides aminés essentiels.

Petite parenthèse: les acides aminés essentiels c’est quoi? Dans le fond, les acides aminés sont les unités de base des protéines. Au cas où tu aurais vraiment pas écouté à l’école, les protéines sont des molécules assurant la structure du corps, la coagulation sanguine, l’immunité et bien plus… Elles sont composées d’acides aminés, dont il existe 20 sortes (9 essentielles et 11 non-essentielles). On dit qu’un acide aminé est essentiel lorsque le corps ne peut pas le synthétiser par lui-même s’il ne fait pas partie de l’alimentation. Leur manque freine donc la synthèse protéique et les protéines ne peuvent pas faire leur travail correctement. Pis ça, c’est pas nice pantoute.

(En passant, j’invente pas tout ça: je l’ai appris dans mes cours de nutrition à l’université.)

C’est donc hyper intéressant de constater que la culture des trois soeurs permet l’apport des neuf acides aminés essentiels. Du côté du maïs, celui-ci a une très faible teneur en lysine et en tryptophane, mais cela est compensé par le haricot qui en est riche. Inversement, le haricot est pauvre méthionine et cystine, mais ce manque est à son tour compensé par le maïs. La combinaison céréale-légumineuse, illustrée ici par le maïs-haricot, est d’ailleurs un concept fréquemment utilisé en nutrition pour obtenir la complémentarité des protéines (lire: ayant tous les acides aminés essentiels). Si tu veux en savoir plus sur le sujet, je te suggère cette ressource de la FAO ou bien celle-ci. C’est full intéressant!

Voici une géante courge qui pousse dans les airs (on dirait que ça va tomber, mais non)

Ouf! Je me suis vraiment déviée de notre sujet principal qui était: comment choisir ses plantes.

Une raison additionnelle de choisir les trois soeurs est le fait que les trois plantes (maïs, courge et haricot) poussent vraiment bien ensembles. La tige du maïs sert de support aux haricots grimpants. Les haricots fixent l’azote au sol (lire: enrichissent le sol d’azote), ce qui est bénéfique à la croissance du maïs et de la courge. Les feuilles des courges tapissent le sol et empêchent l’invasion des mauvaises herbes. Bref! Juste des avantages!

Bon, maintenant que je te l’ai full bin vendu, tu vas me dire «Magda, comment je fais ça?». Voici la réponse à toutes tes questions:

  1. Préparer la terre à la fin mai (voir début de l’article)
  2. Au début juin, quand il n’y a plus de risque de gel, sème d’abord le maïs. Pour ce faire, forme un monticule de 30cm de haut et d’environ 60cm de large. Pour savoir à quelle profondeur il faut planter la graine, calcule trois fois sa grosseur et recouvre-la de terre. Presse doucement (on ne veut pas compacter la terre, sinon le germe aura plus de misère à sortir). Tu pourrais choisir de mettre plus d’une graine en même temps si tu n’es pas sûr.e de leur qualité. Ça, c’est dans le cas où quelques graines ne germeraient tout simplement pas. C’est libre à toi. Arrose abondamment.
  3. En attendant que la graine germe et pousse, arrose-la tous les jours (à moins qu’il ne pleuve). Dans le fond, on plante le maïs d’abord parce que la courge et les haricots poussent vraiment plus vite. Celui-ci serait donc rapidement envahi.
  4. Quand le maïs a atteint une quinzaine de centimètres de hauteur, c’est le temps de semer les deux autres soeurs.
  5. Autour du monticule du maïs, sème des graines de courge et de haricot en alternance. D’habitude, on laisse environ 30cm entre chaque plant. Encore une fois, si tu n’es pas sûr.e de la qualité de tes graines, tu pourrais en mettre 2-3 au lieu de juste une à la même place. On fait comme tantôt: on sème à une profondeur de 3 fois la grosseur de la graine et on recouvre doucement de terre. Arroser abondamment.
  6. Pour le reste de l’été, arroser les plantes régulièrement jusqu’à ce qu’elles soient bien fortes.

Pour conclure, si tu trippes sur le sujet comme moi, je te suggère de lire ce projet de revalorisation des trois soeurs dans les communautés autochtones au Québec.

Si tu ne guides pas tes tiges, c’est ça qui arrive. Elles vont partout. Sur l’herbe. Sur l’étang. Sur le sentier. Partout. Dire que j’étais juste partie une semaine…


Variétés mexicaines


Dans ces deux dernières années, il faut dire que j’ai passé pas mal de temps au Mexique. J’avais donc envie d’intégrer des plantes de là-bas dans mon jardin. Pis tu l’auras deviné, mon choix #1 était… les chiles!

Les chiles sont les piments forts mexicains. Ça englobe le jalapeño, le habanero, le chipotle, le pasilla, le ancho… La liste est longue, puisqu’on parle ici d’au moins 64 variétés différentes. On les utilise comme condiments dans les salsas ou bien comme base d’un repas (parfois à la façon des piments farcis, par exemple). Chaque chile a un goût différent, ce qui assure une découverte culinaire pour celui ou celle qui n’y a pas été initié.e.

Au Québec, c’est pas évident de trouver des chiles au magasin de plantes. Je te suggère donc la ferme de Victoire et Michel Palardy dans le coin de St-Hyacinthe. Dans les variété mexicaines, ils ont des chiles serranos, des chiles poblanos, des chiles habaneros et des chiles jalapeños. Pour ma part, je suis allée chercher les plants directement à la ferme, mais il est aussi possible de les ramasser dans leur kiosque au Marché Jean-Talon à Montréal. Mes plants ont super bien poussés et je recommande leur ferme à 100%!

Puisque j’avais jamais planté ça, des chiles, je me suis dit que je commencerais petit à petit (à la façon d’une famille de 8, bien sûr). J’ai donc acheté 12 plants de chiles serranos et 12 plants de chiles poblanos. Bonjour l’exagération, hehehe!

Voici des chiles serranos (la touche piquante dans tes salsas par excellence)

Ma mère a aussi acheté des tomatillos, qui sont comme des tomates vertes avec une petite enveloppe (genre comme une cerise de terre géante pis verte). C’est ce fruit que les mexicain.e.s utilisent pour faire la «salsa verde» au Mexique, qui est à la base des enchiladas et des chilaquiles. On a été raisonnables pis on a juste acheté 4 plants.

Ça aurait aussi été possible de partir nous-mêmes les graines de chiles de zéro, mais mes parents disent que c’est pas mal de trouble. Il faudrait d’abord trouver les semences, puis les partir en février dans la maison. Si on semait la graine direct dans le sol en juin, la plante ne viendrait probablement pas à terme et ne donnerait pas de chiles. Notre été est trop court pour ces variétés du sud.

Pour mettre un plant dans la terre, voici comment faire:

  1. Remue la terre pour la rendre meuble et aérée.
  2. Fais un trou dans la terre à 30cm des autres plants. Il faut que le trou soit environ 1.5 fois plus gros que le pot (les plants partis en serre viennent généralement dans un pot en plastique).
  3. Sors le plant du pot. Pour ce faire, saisis délicatement la tige entre ton doigt indice et ton doigt majeur. Tourne le pot et laisse le plant glisser doucement dans ta main avec la motte de terre. Il faut faire TRÈS attention pour ne pas briser la tige.
  4. Dépose le plant dans le trou et ramène la terre autour. Presse doucement, sans pour autant compacter. Il faut que la terre recouvre de quelques centimètres le dessus de la base des racines. Cela aidera ton plant à mieux pousser.
  5. Si tu vois que ta tige est feluette, mets un tuteur pour l’aider à rester droite. Le tuteur peut être une tige de bambou et tu peux l’attacher au plant avec un vieux tissu coupé en languettes.
  6. Arrose abondamment.

Alors voilà comment on a semé les 12 plants de chiles serranos, les 12 plants de chiles poblanos et les 4 plants de tomatillos.

Mon chum dit que plus il y a de veinures sur le chile serrano, plus celui-ci est piquant
J’étais vraiment mélangée, parce que mes chiles poblanos ont pris toutes sortes de formes, incluant celle d’un piment régulier


Autres plantes pour compléter


Bon là, j’ai du maïs, des courges, des haricots, des chiles et des tomatillos dans mon jardin. Ça commence à faire pas mal, on s’entend! Mais comme j’avais quelques espaces de libre, j’ai décidé de complémenter avec ce qui suit:

  • Des cantaloups (qui sont morts mangés par les bibittes)
  • Des courges delicata (qui sont DÉLICIEUSES avec des saucisses)
  • Des haricots Scarlett Runner qui grimpent. C’est ceux qu’on utilise pour mimer le conte de Jack et le haricot magique, parce que la fleur est rouge et le haricot est mauve.
  • Des cerises de terre (moi j’aime pas full ça, mais Timinou les adore)
  • Des concombres (pour faire des pickles)

Crime bine! Ça en fait du stock! D’après moi, ça va être assez pour 2020.

Un bébé concombre qui pousse dans les airs


L’invasion de bibittes


Le plus gros défi de mon jardin a sans aucun doute été l’invasion de la chrysomèle rayée du concombre. Ce sont des petites bibittes jaunes rayées noires qui mangent TOUTES les feuilles des plants. Y’ont pas de fond, je te le dis! Pis elles volent, les maudites. J’en faisais des cauchemars le soir, parce qu’on aurait dit que plus j’en exterminais, plus il y en avait.

Si tu es toi aussi attaqué par les chrysomèles, mes sympathies. Je te le dis tout de suite: impossible de s’en débarrasser à 100% (du moins pas avec l’approche bio que je préconise). Il faut donc apprendre à vivre avec (comme pas mal de choses dans la vie).

Toutefois, ne nous décourageons pas. Voici quelques trucs pour limiter leurs dégâts. UPDATE! Maude Girard, horticultrice, m’a partagé de précieux conseils pour lutter contre les chrysomèles suite à la parution de cet article. Je les ai ajoutés dans la liste qui suit. Merci tellement!

  • Les chrysomèles sont des bibittes nocturnes. Inutile de les chasser le jour puisqu’elles se cachent sous terre.
  • Pour les tuer (je sais, je sais, c’est pas full glamour), tu peux les écraser entre deux feuilles. Tu peux aussi les faire tomber dans un bol d’eau et de savon. Il faut faire vite, parce qu’elles s’envolent.
  • Dès que tu remarques les premières chrysomèles dans tes plants, il faut les tuer. Elles se reproduisent super vite, faque si tu remets ça à demain, t’auras juste plus de travail.
  • Il y a habituellement deux générations de chrysomèles par été, donc ne crie pas victoire quand tu seras venu.e à bout de la première batch. Il faut rester aux aguets d’une deuxième invasion.
  • Puisque les chrysomèles hivernent dans le sol, tu en auras fort probablement l’année prochaine. Il y a deux façons de prévenir leur retour. Premièrement, dès que tu auras semé tes cucurbitacés, recouvre-les d’un filet anti-insecte ou d’une toile agricole pour diminuer leur intérêt à aller pondre. Il faut enlever le filet le matin et le remettre en fin de journée. C’est important de le faire en début de saison, parce que si tu t’y prend trop tard elles auront déjà pondu. Deuxièmement, tu pourrais choisir de sacrifier un plant: sèmes-en un plus loin que ton jardin et ne t’en occupe pas vraiment. Ton but est que le plant ne soit pas heureux, parce que les insectes s’attaquent aux plus vulnérables. Cela va donc les attirer vers une fausse culture et ce sera plus facile de les capturer.
  • Attention! Les chrysomèles peuvent être porteuses de la maladie du flétrissement bactérien. Il suffit qu’une bibitte l’aie pour contaminer tout ton jardin. La solution est d’enlever la partie du plant infestée ou de le retirer au complet pour ne pas avoir des chrysomèles contaminées qui hivernent.
  • Pour en savoir plus sur les chrysomèles, n’hésite pas à consulter la fiche technique d’Agri Réseau sur le sujet.

En conclusion, les chrysomèles ont mangé tous mes cantaloups faque je les déteste.

Ps. Merci encore pour tes conseils, Maude! C’est full apprécié!

Mon jardin pis moi avant de se faire ATTAQUER


L’entretien du jardin


Le plus gros du travail est vraiment la préparation du sol et la plantation. Quand ça c’est fait, le reste de l’été est surtout de l’entretien. C’est le temps de souffler pis d’aller te pitcher dans la piscine!

Toutefois, n’oublie pas tes RESPONSABILITÉS. Je l’ai dit au début: un jardin, c’est comme un bébé. Il faut s’en occuper et faire attention aux détails suivants pendant l’été.

Tout d’abord: les bibittes. J’en ai parlé plus haut et je m’étendrai pas sur la question ici. Toutefois, je vais quand même préciser que ce sont pas toutes les bibittes qui sont mauvaises. Les insectes ont leur place dans la nature et dans ton jardin aussi. Il ne faut pas les exterminer aveuglément juste «parce que j’ai peur des araignées» ou «parce que j’aime pas les limaces». En général, la nature est bien faite et leur présence s’équilibre toute seule. Il ne faut donc s’en préoccuper que si ça endommage tes plantes.

Ensuite, il faut prêter attention aux fleurs. Les fleurs sont ton indice que la pollinisation se fait bien. Sans fleurs, il n’y aura pas de fruits. Dans mon cas, mes courges poussaient, poussaient et poussaient, mais sans faire de fleurs! Les feuilles était longues comme mon avant-bras, mais pas fleur à l’horizon! Crime bine, l’idée d’un jardin est justement d’avoir une récolte, non?

Mon papa est venu voir la situation et son verdict est tombé: «tes plantes sont trop heureuses». De kessé? Es-tu en train de me dire que je prends TROP soin de mon jardin? Ça se peut, ça? Bin ça a l’air que oui.

En y pensant bien, il avait raison. Rappelons-nous que les plantes de la famille des cucurbitacés ont d’énormes besoins en eau et que tout juste en-dessous d’elles se trouvaient toutes les réserves d’eau de l’étang. C’est sûr qu’elles étaient contentes!

Il me fallait donc les stresser. En d’autres mots, il fallait leur faire peur pour déclencher leur instinct de reproduction. J’ai donc pris le sécateur pis j’ai fauché la tête de toutes mes plantes. C’était peut-être un peu extrême, mais quelque temps plus tard, une tonne de fleurs est apparue. Bingo! J’aurais aussi pu arrêter de les arroser quelques jours en pleine canicule et ça aurait fonctionné.

Une belle fleur de chile

Ensuite, côté arrosage, sache que tu dois t’assurer que ton jardin soit bien hydraté. S’il ne pleut pas pendant une semaine ou qu’il y a une canicule, ça peut être une bonne idée d’arroser tes plantes. Un indice pour savoir si elles ont besoin d’eau sont les feuilles. Si elles ont l’air fânées, c’est que tes plantes ont soif!

En période de grosse chaleur, arrose abondamment deux fois par jour et compte un bon 10 secondes de débit d’eau par plant. Ça va t’assurer que l’eau a bien pénétré dans la terre jusqu’aux racines. Il ne faut JAMAIS arroser en plein soleil, puisque les rayons vont faire l’effet d’une loupe avec les goutelettes d’eau et brûler les feuilles. L’idéal est donc tôt le matin ou tard le soir. Si la chaleur est modérée, un arrosage une fois par jour (le matin de préférence) suffira. Regarde tes plantes pour te guider. Si elles ont l’air en pleine forme, minimise l’arrosage.

Finalement, il faut désherber de temps en temps. Si ton jardin est surélevé comme le mien, ça devrait pas être trop pire. Les mauvaises herbes y ont un accès plus difficile et y poussent moins. Ceci dit, il faut quand même vérifier de temps et temps et les arracher dès qu’elles poussent. Plus t’attends, plus la racine risque de rester prise dans la terre (pis plus elle va repousser).

Prends bien soin de tes bébés <3


La récolte


Dépendant des variétés, il faut faire attention au temps de la récolte. Je te suggère de visiter régulièrement ton jardin, parce que c’est facile d’échapper un fruit ou un légume. En été, tout pousse tellement vite que la récolte est finie le temps de le dire! En général, ça bat son plein de la fin juillet jusqu’à la mi-septembre.

Il n’y a pas nécessairement de date précise pour chaque variété, l’important est de surveiller les fruits et les légumes et de les récolter à maturité. Par exemple, les concombres doivent être récoltés avant qu’ils ne virent jaunes et amers. Les haricots sont meilleurs quand leur cosse est mince et le maïs est prêt quand la barbe est brune. Concernant les chiles, on peut les récolter soit verts ou rouges, c’est au goût. Les chiles verts sont généralement plus piquants.

Une fois récoltés, il faut maintenant transformer les aliments. Plus ton jardin est gros, plus tu auras du travail. C’est la beauté du temps des récoltes! Les options sont multiples pour ne pas gaspiller tes trésors: la mise en conserve, la déshydratation, la congélation…

Si tu veux t’inspirer, j’ai cette recette de fleurs de citrouille frites et cette recette de chiles en nogada si jamais tu plantes de chiles poblanos. Je publierai aussi prochainement une recette de relish aux concombres. Ce ne sont pas les idées qui manquent!

Voici une partie de la récolte de courges (pas toutes de mon jardin: on a en a quatre chez nous)
Les chiles changent de couleur. Pour plus de piquant, on les ramasse verts, mais pour plus de douceur, on les prend rouges. C’est au goût!
Ça, c’est un piment fort de la variété italienne Jimmy Nardello (excellente pour du paprika)


Le mot de la fin


Dans le cas où tu aurais aimé ton expérience (je l’espère pour toi), il te faudra tranquillement penser à l’année prochaine. Si tu comptes refaire un jardin, il faut prendre en compte le concept de rotations des cultures.

L’idée de la rotation est de ne pas planter la même famille de plantes dans un même endroit d’une année à l’autre. Il y a plusieurs raisons pour ça. D’abord, ça limite l’installation d’insectes ravageurs à une même place. Ensuite, ça permet au sol de se ressourcer en certains minéraux. Par exemple, les cucurbitacés tirent beaucoup d’azote du sol alors que les légumineuses le fixent. Alterner les cultures permet donc d’équilibrer les ressources que le sol peut offrir. Finalement, ça limite aussi la tentation d’utiliser des engrais chimiques ou des pesticides, puisque le sol ne sera pas en carence. Mais attention! Le concept de rotation des cultures n’inclut pas les plantes vivaces (asperges, rhubarbe, artichaut…) qui restent plusieurs années au même endroit.

En conclusion, j’ai full aimé ça faire mon jardin magique cette année. J’ai appris plein d’affaires pis c’est satisfaisant. Étant passionnée par la sécurité alimentaire, j’ai pu voir aux premières loges tout le travail que ça représente. C’est sûr qu’il faut y mettre du temps (beaucoup de temps), mais ça porte sa propre récompense.

Si jamais tu tentes l’expérience l’année prochaine, n’hésite pas à me raconter tes aventures! Pis si jamais tu as LA solution pour te débarasser des chrysomèles, écris-moi! 😉

Bon automne et bonne récolte!

Je remets la photo du tunnel parce que je la trouve trop belle <3 Bye là!


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