Pourquoi j’adore l’histoire de l’art

Pourquoi j’adore l’histoire de l’art

En faisant mon DEC en Arts Visuels, j’ai particulièrement trippé sur mes cours d’histoire de l’art. C’est là que j’ai appris qu’une image vaut mille mots… surtout quand tu connais le contexte derrière!

Une peinture classique, ça peut être beau. Mais savais-tu qu’en plus d’être plaisantes esthétiquement, les oeuvres ont souvent rempli une fonction sociale? Dans les temps de censure, par exemple, une façon de contourner les tabous était à travers l’art. Étudier tout ça va donc bien au-delà de savoir quelle oeuvre est conservée où et par qui: c’est une façon de connaître l’histoire humaine.

On s’entend que l’Histoire avec un grand H, ça peut être très subjectif, mais parlons-en quand même. Voici cinq exemples d’oeuvres remplies de secrets qui valent la peine d’être découvertes.


Le radeau de la Méduse de Théodore Géricault


L’une de mes oeuvres préférées est «Le radeau de la Méduse», réalisée en 1819 par l’artiste français Théodore Géricault (1791-1824). Elle représente des hommes désespérés, à la dérive en pleine mer suite au sinistre de leur bateau.

L’histoire va comme suit. En 1816, le bateau «Méduse» fait naufrage et 147 personnes tentent de survivre à bord d’un radeau de fortune. Deux semaines plus tard, lorsque les secours arrivent, il n’en reste plus que quinze. Qu’est-il arrivé aux autres? La majorité sont morts de faim et de soif, mais la rumeur court que plusieurs auraient été dévorés par leurs compagnons. Ces cas de cannibalisme font scandale et la France tente d’étouffer l’affaire. Profitant du momentum, l’artiste Théodore Géricault décide de peindre la scène du naufrage afin d’attirer l’attention sur son travail. L’usage de l’anthropophagie, ce sujet extrêmement tabou, lui attire maintes critiques, mais lui assure finalement une renommée internationale. Géricault, appartenant au mouvement romantique, aura donc transgressé les non-dits et fait connaître au grand public ce sombre épisode de l’histoire de la marine française.

Théodore Géricault (1791-1824)
«Le radeau de la Méduse», 1819
Huile, 4.91 m x 7.16 m, Musée du Louvre
Photo (C) RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Michel Urtado


La Victoire de Samothrace de la Grèce antique


Sculptée pendant la période de la Grèce hellénistique (323-30 av. J.-C.), «La Victoire de Samothrace» fait référence à la déesse grecque Athéna Niké. Si t’es adepte de la marque de sport Nike, je t’apprendrai peut-être rien en te disant que le mot niké signifie victoire en grec ancien. Bin devine quoi? Le nom de la marque et son logo sont directement inspirés de «La Victoire de Samothrace». Tu la vois-tu, la ressemblance entre les ailes et le swoosh?

Autre fait intéressant par rapport à cette sculpture: l’histoire raconte qu’elle était posée à la proue d’un navire de guerre. Découverte sur l’île de Samothrace, la hauteur totale du monument est de 5.16 mètres et le tout pèse environ 30 tonnes. Entre toi pis moi, je me demande bin comment ça faisait pour tenir sur le bateau sans le défoncer…

«Victoire de Samothrace», 2ème siècle av. J.-C.
Marbre, 5.16 m, Musée du Louvre
Photo (C) Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / Philippe Fuzeau


La Nuit de Michel-Ange


«La Nuit» est une sculpture de marbre de Michel-Ange (1475-1564) sur le tombeau de Julien de Médicis à la chapelle des Médicis à Florence. Appartenant au mouvement de la Renaissance, elle est accompagnée d’une autre sculpture, appelée «Le Jour», représentant un vieil homme fatigué. Sur la tombe de Laurent de Médicis se trouvent finalement les deux autres sculptures complétant l’allégorie du temps, soit «L’Aurore» et «Le Crépuscule».

La représentation de «La Nuit» est probablement la plus célèbre à cause d’une caractéristique bien particulière. Ses seins. Pas question d’être immature ici, mais en regardant bien, c’est tout simplement frappant. C’est comme si ses seins étaient deux simples boules posées sans attention particulière au corps. Alors la question se pose: Michel-Ange a-t-il déjà vu un corps de femme nue? En comparant «La Nuit» aux sculptures des corps féminins de la même époque, il devient clair que celle-ci est en fait modelée sur un homme, puis simplement féminisée avec l’ajout des seins. On voit bien les pectoraux définis sous la poitrine et la musculature masculine si similaire aux autres sculptures de l’artiste. Bref, «La Nuit» est donc très intéressante pour mieux comprendre la démarche artistique de Michel-Ange.

Michel-Ange (1475-1564)
«La Nuit», vers 1526-1531
Marbre, 1.55m x 1.5 m, Tombeau de Julien de Médicis à Florence
Photo (C) RMN-Grand Palais / Franck Raux


Moïse de Michel-Ange


Une autre sculpture de Michel-Ange! Celle-ci représente Moïse, le personnage biblique de l’Exode ayant mené le peuple d’Israël hors d’Égypte. Tsé, les dix plaies d’Égypte et la séparation des eaux? Bin c’est lui!

Ce qui est intéressant ici, ce sont les cornes sur sa tête. Tu trouves pas ça contradictoire toi, qu’un homme de Dieu ait des cornes? Pourtant, Moïse a été représenté comme ça pendant des siècles! La question est: pourquoi? Tout ça serait en fait dû à une erreur de traduction. Chargé par le pape de traduire la Bible en latin, Saint Jérôme aurait fait une erreur en traduisant le mot «coronatus» (couronné) pour faire référence à Moïse. Au lieu de ça, il aurait écrit «cornatus» (cornu) et la confusion fût ainsi créée!

Michel-Ange (1475-1564)
«Moïse», vers 1513-1515
Marbre, 2.35 m x 2.10 m, pour la tombe du Pape Julius II à San Pietro Vincoli à Rome
Michelangelo / CC BY (https://creativecommons.org/licenses/by/2.0)


Le cri d’Edvard Munch


La majorité des gens ont déjà vu cette célèbre peinture expressionniste d’Edvard Munch (1863-1944). Mais qu’est-ce qu’elle représente vraiment? La version officielle dit qu’elle symbolise l’homme tourmenté par une crise existentielle, mais dans mes cours, une théorie avance autre chose. Le personnage ne serait pas en train de crier, mais il serait plutôt en train de couvrir ses oreilles du cri de la nature.

Une citation de Munch lui-même vient d’ailleurs semer la confusion: «je sentais un cri infini qui passait à travers l’univers et qui déchirait la nature». Le mystère s’épaissit… Mais qui est donc en train de crier? L’homme ou la nature?

Edvard Munch (1863-1944)
«Le cri», 1893
Huile sur tempera, 91 x 73 cm, National Gallery of Norway
Edvard Munch / Public domain


Bref, j’espère que ces cinq oeuvres auront piqué ton intérêt pour le monde fascinant de l’histoire de l’art. Les artistes seront toujours une partie importante de notre société afin de préserver l’histoire et questionner le statu quo. Je t’invite donc à en connaître plus sur le sujet et à t’y intéresser!

Pis si tu veux en apprendre plus sur l’art au niveau technique, tu peux aussi consulter mon article sur comment faire du portrait de style réaliste. Bonne lecture!


Source des images



2 thoughts on “Pourquoi j’adore l’histoire de l’art”

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *